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Il y a 470 ans (1542 – 2012)
Le 1er janvier 1542, François- Xavier écrit du Mozambique aux Pères jésuites de Rome : « Nous sommes partis le 7 avril 1541. J’ai eu le mal de mer pendant deux mois. Nous avons beaucoup souffert durant quarante jours le long des côtes de Guinée, à cause de calmes prolongés et parce que le temps nous fut contraire. Enfin, Dieu nous a accordé la grâce d’arriver à une île, où nous sommes encore. »
Né le 7 avril 1506 au château de Xavier, en Navarre, François, professeur de philosophie au collège de Dormant-Beauvais, est un des premiers compagnons d’Ignace de Loyola. Ordonné prêtre à Venise le 24 juin 1537, il a quitté Lisbonne le 7 avril 1541 avec Paul de Camerino et Mansilhas. Mission : évangéliser les Indes portugaises. Une mission qui lui a été confiée par Ignace de Loyola à la demande de Jean III, roi du Portugal. Des lettres pontificales de Paul III lui confient l’apostolat des Indes, la qualité de représentant officiel du pape auprès des princes, prélats, magistrats, le titre de nonce apostolique.
Sur le vaisseau qui vogue vers les Indes, le Santiago, le nouveau gouverneur général, don Martin Alphonse de Sousa, a pris place. Quatre caraques naviguent de conserve avec le Santiago. À leur bord, des soldats, des marchands, des aventuriers. Dans une lettre envoyée des Indes en 1542, François-Xavier écrit : « Nous sommes arrivés dans l’Inde le 6 mai 1542. Nous avons donc mis un an et plus pour venir au Portugal aux Indes, voyage qui, pour l’ordinaire, se fait en six mois. »
On avait doublé Madère, passé le Cap Vert et la Sierra Leone, les eaux de la Guinée dans des conditions difficiles. Dont quarante jours de calmes (pas de vents). La chaleur, le manque d’eau potable, l’absence d’hygiène seront causes d’une forte mortalité. Dans sa cabine, transformée en infirmerie, François-Xavier s’est occupé des malades. Des corps et des âmes : « Les confessions ne nous ont pas manqué, tant des malades que des passagers en santé. Les dimanches, je prêchais. Loué soit Notre Seigneur pour la faveur qu’il m’a accordée, tandis que je naviguais par le royaume des poissons, d’avoir à qui prêcher sa parole et à qui administrer le sacrement de Pénitence. » Sur le seul Santiago, on comptera plus de 40 morts.
Au Mozambique, la flotte dut hiverner sur un îlot dont le nom dit tout : le Cimetière des Portugais. Tous descendirent à terre pour s’installer tant bien que mal dans de misérables cabanes. « Aussitôt débarqués ici, écrit François-Xavier, nous avons pris soin des malades venus par la flotte. Je m’occupe à les confesser, à les communier, à les aider à bien mourir… Nous habitons tous avec les pauvres, selon nos petites et faibles forces, nous nous occupons des corps et des âmes (…). Il y a bien des malades pendant notre séjour : nous avons eu environ 80 morts. Nous sommes restés tout le temps à l’hôpital à soigner les infirmes. Pour moi, je confessais, je communiais sans relâche, sans pouvoir satisfaire tout le monde. Le dimanche, sermon : auditoire nombreux, le gouverneur était présent. »
Lui-même n’échappa pas à la maladie. On le soigna neuf fois ! Et il fut près de mourir. Fin février 1542, François-Xavier laisse ses deux compagnons au service des malades et embarque avec don Martin Alphonse de Sousa sur un petit voilier, le Coulam. Après des escales à Mélinde et à Sokotora, le vaisseau touche Goa le 6 mai 1542.
S’étant présenté à l’évêque des lieux, un franciscain, il va s’installer à l’hôtel public pour assurer les sacrements des malades. Ils furent des dizaines à se confesser. A la ladrerie, il se met au service des lépreux. Dans une chapelle près de l’hôpital, il prêche tous les dimanches sur un article de foi, des exercices de catéchisme.
Ce sera sa tâche, sans relâche, jusqu’à son départ de Goa, fin septembre 1542, le gouverneur l’ayant envoyé, avec deux diacres indigènes et un clerc minoré, évangéliser – avec succès – le cap Gomorin.
Vie de saint François-Xavier sur Gallica
Source : Present.fr